lundi 2 août 2010

LA RELATION ENTRE LA ZONE D’INTERCESSION ET LA ZONE D’ACTION


Notre appel suprême sur le domaine de la prière est celui de plus d’intercession. L’on dit communément que la perfection de la prière se trouve dans l’intercession. En effet, une vie de prière, même régulière, qui ne soit centrée que sur soi et ses propres intérêts, est bien trop limitée. Elle démontre un certain égoïsme et participe de ce fait des causes de l’ineffectivité de nos prières (Jacques 4:3).

Pourtant, aussi bien par la révélation biblique que par l’expérience, l’on sait que plus un individu s’implique dans la prière en faveur des autres, plus Dieu s’occupe de ses propres besoins. Pour cette semaine, nous apprendrons à partir de l’exemple de la vie de Jésus que même notre activité, notre impact social dépend en grande partie du temps que nous mettons en prière. Il existe une relation très étroite entre l’action et la prière que se trouve résumée dans cette phrase Francis Cardinal Spellman : « Priez comme si tout dépendait de Dieu et travaillez comme si tout dépendait de l’homme. » C’est dire qu’autant nos efforts sont requis l’acquisition de certains résultats, autant nous dépendons de Dieu pour l’effectivité de nos efforts ; dépendance que nous manifestons par la prière.
La lecture de l’activité de Jésus dans Luc 6 nous permet de comprendre cet impératif de concilier l’action et la prière. De cet exemple, nous pouvons apprendre un certain nombre de principes relatifs à la prière en général et à l’intercession en particulier.
Nous lisons qu’«En ce temps-là, Jésus se rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu.» (v.12). Juste après cette nuit de prière Jésus choisit les douze disciples (vv.13-16); il guérit (vv. 17-19) et prêcha (vv.20-49). Toute cette activité en une seule journée ! Tirons brièvement quelques leçons de ce récit sur l’activité de Jésus.
La zone de prière doit être plus élevée la zone d’action
La longue section décrivant l’activité de Jésus dans Luc 6 (13-49) est précédée d’une introduction assez simple mais puissante. « Jésus se rendit sur la montagne pour prier » Cela nous enseigne qu’avant d’œuvrer autour de nous, nous devons nous élever. Chacun doit trouver le temps de s’isoler sur la montagne et passer du temps en prière. Le symbole de la montagne ici est important. La montagne se présente comme le lieu de plusieurs réalités dans la Bible. C’est le lieu où les gens trouvent le salut (Gen. 14.10 ; 19.17-19 ; 31.21-23 ; Apoc 14.1). C’est le lieu d’offrandes à Dieu (Gen 22.2, 14 ; 31 ; 31.54) et d’adoration (Ex. 3.12) bien que l’on observe que les hommes y pratiquent l’idolâtrie (1 Rois 18 ; Apoc 17.3-9.).
La montagne se présente comme le lieu de rencontre avec Dieu (Ex.3.1 ; 19 ; 1Rois 19 ; etc.) ; le lieu de réception du message de Dieu (Ex.20 ; Deut 5.22-23) et le lieu de gloire et de sainteté (Ps. 15.1; 24.3; Mt 17.1ss). Dieu apparaît par ailleurs en certains endroits comme le Dieu des montagnes (1Rois 20.28 ; Ps 2.6 ; 3.4 ; 24.3 ; 36.6 ; etc.)
Ainsi, s’élever sur la montagne de la prière, c’est aller à la rencontre de Dieu, se couper des pressions terrestres et s’offrir à Dieu en offrande personnelle (Rom 12.1) et attendre de lui salut et délivrance personnelle. Il s’agit d’élever son esprit et de le concentrer aux choses célestes, spirituelles : « Cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. » (Col. 3.1-2). L’enseignement du Christ et de la Bible en général est que plus l’esprit s’élève, plus grand est  l’impact sur le matériel et l’environnement autour de soi. Notre premier défi est donc de toujours élever notre esprit vers Dieu.
La zone d’intercession doit précéder la zone d’action
De ce même exemple de Jésus nous apprenons que le lieu de l’intercession doit précéder le moment de l’action. Précéder signifie aussi anticiper. En priant pour ses futurs apôtres et les activités du lendemain, Jésus n’a pas seulement dit son désir de voir les choses aller mieux, il a certainement visualisé la réalisation de sa prière. Le Seigneur a certainement eu à anticiper l’impact des douze sur l’évangélisation du monde. Cet aspect est assez important. Notre prière doit anticiper, elle doit prévoir, planifier ce que nous voulons. Quel impact voulons-nous pour les autres ? Nous devons l’anticiper dans la prière et nous le verrons s’accomplir par la suite (Marc 11.24).
En plus du fait d’anticiper la réalisation de notre intercession, l’exemple de Jésus nous enseigne que le temps d’intercession qui précède l’action peut saturer l’individu de la puissance divine. Il est clair que l’énergie qui se dégageait de Jésus au cours de son action (Luc 6.19) avait été emmagasinée pendant la nuit de prière. Notre action sera de même saturée du pouvoir divin quand nous aurons au préalable passé du temps avec Dieu.
Vers une intercession active
Prendre le temps de prier avant les événements est notre grand appel sur le domaine de l’intercession. Mais c’est bien trop étroit de ne limiter notre action de prière pour les autres que dans la prière. L’exemple de Jésus nous montre que nous devons toujours associer la parole à l’acte. C’est ce que l’on peut appeler l’intercession active : le fait de prolonger notre intercession en faveur des autres par des actes concrets. Voyons comment cela s’est vérifié dans la vie de Jésus à partir du texte que nous étudions.
Intercession active et administration : Administrer c’est faire des choix judicieux. Le choix des douze disciples de Jésus à la suite de sa nuit de prière est un bel exemple pour nous. Beaucoup de personnes ignorent le fait que cette nuit de prière et le choix des apôtres ont été déterminants pour l’évangélisation du monde.
Le Christ ne s’était pas contenté de prier pour les futurs apôtres, il les a aussi choisis. Il n’a pas espéré que les choses se fassent toutes seules, il allié son choix à sa prière. Sans cette intercession active l’on parlerait difficilement de christianisme aujourd’hui. Nous, de même, devons savoir que la vie de nombreuses personnes est tributaire de notre prière et de nos choix, ceci quel que soit nos domaines de compétence et d’activités.
Intercession active et service : Notre divin Modèle nous montre qu’après avoir prié pour le bienêtre des gens, nous devons nous mettre à leur service et leur faire du bien. C’est ainsi qu’il a guéri les malades et chassé les démons (Luc 6.17-19).
A quoi réellement nous servira-t-il de prier pour les affamés quand nous ne serons jamais en mesure de partager notre portion quotidienne avec les premiers affamés que nous connaissons ? Que vaut vraiment notre prière pour les lointains malades quand nous sommes incapables de rendre visite aux souffreteux autour de nous ? Quelle est vraiment l’utilité de notre intercession quand nous fermons les yeux sur la souffrance des misérables et des moins privilégiés que nous et que nous n’avons aucune initiative sociale personnelle ? Notre appel en tant qu’intercesseur est de reconsidérer notre action et de songer à un meilleur impact social de notre prière associée à nos actes.
Intercession active et témoignage : Pendant sa nuit de prière, Jésus avait certainement prié pour ses disciples et les personnes qu’il rencontrerait le lendemain. Il a par la suite soulagé leurs peines quand l’occasion s’est présentée. Mais Le Christ ne s’est pas arrêté là ! Il a jugé utile de leur dire le message de Dieu. Dans ce que l’on peut appeler le « sermon sur le plateau, » il a prêché les béatitudes (vv. 20-22) et des mises en garde (vv. 24-26). Il a prêché l’amour des ennemis (vv. 27-36), la remise en question et une bonne conduite personnelles qui commenceraient par soi-même (vv. 37-45) et la nécessité de se fonder sur le roc en obéissant à la Parole de Dieu (vv. 46-49).
Nous sommes appelés à approfondir notre action d’intercession en témoignant aux autres l’amour et la bonté de Dieu. Ce témoignage doit contenir le message du salut en Jésus et présenter aussi bien la nécessité d’obéir à la Parole de Dieu que les risques que les hommes courent quand ils rejettent le Christ. Notre intercession reste incomplète sans cet aspect.
Conclusion : Notre appel est grand : celui de devenir des intercesseurs actifs. Nous devons pour ce faire songer à nous élever vers Dieu et passer du temps avec lui dans le laboratoire du salut des hommes autour de nous. Notre action selon le modèle de Jésus exige aussi notre implication personnelle dans le bienêtre des individus et cela implique nos choix, nos actes et notre mission d’évangélisation.

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