jeudi 22 juillet 2010

LA CONTEMPLATION : SE TENIR A LA PORTE DES CIEUX.

Dans le voyage progressif dans le domaine de prière et dans la recherche d’une vision parfaite de Dieu, nous devons nous atteler à vivre avec sa présence. Ceux qui se sont lancés dans cette recherche ou ont fait cette découverte ont été impressionnés par la vision de ce que Dieu est réellement et cela a changé leurs vies.
Considérons Jacob en fuite et esseulé sur son chemin, avec la lumière qui s’enfuit et laisse place à des ténèbres d’insécurité. Il se couche sur tout ce qu’il peut trouver de confortable—des pierres !—et s’endort. C’est dans le sommeil en ce lieu isolé qu’une vision lui est donnée. C’est en ce lieu qu’il découvre des choses jusque-là insoupçonnées. « Voici qu’une échelle était dressée sur la terre, et son sommet touchait au ciel ; et les anges de Dieu y montaient et y descendaient. Or l’Eternel se tenait au-dessus d’elle. » (Genèse 28 : 12, 13)

Dans cette vision grandiose, Jacob est impressionné de ce qu’il voit des choses qui jusque-là étaient des réalités lointaines. Il ne profitera pas uniquement de voir, il va aussi entendre les paroles de la bouche même de Dieu : « Je suis l’Eternel » (v.13). Face à l’incertitude qui anime le fugitif, face à la peur immense et à l’angoisse que vit Jacob dans ce coin isolé, Dieu va le bénir et lui faire des promesses très importantes.

La réaction de Jacob est intéressante : « Jacob s’éveilla de son sommeil et dit : certainement, l’Eternel est présent dans cet endroit, et moi, je ne le savais pas ! » (Genèse 28 : 16) Jacob appréhende pour la première fois la grande vérité sur la présence de Dieu. Il ne savait pas, il ne s’attendait pas à ce que ce soit en ce lieu que l’Eternel puisse se trouver. Peut-être avait-il d’autres idées sur les lieux où trouver l’Eternel ? En tout cas, c’est à cet instant qu’il découvre que Dieu est précisément là où il se trouve et cela le bouleverse. « Il eut de la crainte et dit : Que cet endroit est redoutable ! Ce n’est rien de moins que la maison de Dieu, c’est la porte des cieux ! » (v.17).

Par ces déclarations, Jacob veut exprimer sa découverte et une idée profonde. Il veut dire que dans ce lieu se trouve l’entrée du ciel et que l’ouverture vers le ciel y est possible. Jacob veut dire que Dieu habite dans ce lieu. Cela n’est pas seulement une possibilité, c’est une réalité, une certitude, cette ouverture vers le ciel existe. Jacob ne veut pas croire que Dieu a déménagé et que c’est en ce lieu qu’il vient d’aménager. Il vient de comprendre que Dieu est partout, même là où on ne le soupçonne pas.
La découverte de Jacob nous apprend un peu plus quant à la présence de Dieu. En fait, Dieu est là, mais on ne le sait pas, on ne le réalise pas. Cela veut dire que Dieu peut être là sans être perçu. Le fait de l’invisibilité et de l’imperceptibilité ne remet pas en cause la réalité. Le réel peut bien être invisible et exister tout de même. Le problème qui se pose en réalité est celui de la manifestation du réel invisible.
Le moment de la prise de conscience d’une présence et le moment de sa manifestation factuelle sont deux moments distincts qui peuvent être simultanés ou séparés. En d’autres termes, on peut prendre conscience de la présence de Dieu sans voir la manifestation de cette présence par des faits. C’est dire que la personne présente peut ne pas se manifester par des faits et cela n’enlève rien à la réalité de sa présence.

Cela va plus loin encore. Les faits eux-mêmes peuvent être invisibles et être tout aussi réels. Il reste donc à savoir par la foi que ces faits existent et témoignent d’une présence. Pour illustrer ce que nous disons, sachez que, selon le psaume (34 :7), l’ange campe autour de vous à l’instant où vous lisez cette phrase. Le voyez-vous ? Appréhendez-vous les actes qu’il pose pour vous arracher du danger ? Vous ne le voyez certainement pas, pas plus que vous ne voyez ce qu’il est en train de faire. Pourtant vous ne doutez pas une seconde qu’il est là et vous ne croyez tout de même pas qu’il a les bras croisés !
Dieu est là, autour de nous. Si nous le savions toujours, notre vie serait différente. Si nous le concevions toujours, notre prière serait que Dieu nous dirige vers l’éternité en nous retirant de la mauvaise voie.

Ne savez-vous pas que Dieu est présent ? Il est là. Réfléchissez-y une minute. Où se tient-il à l’instant où vous lisez cette phrase ? Que pensez-vous qu’il s’occupe à faire en vous regardant ? Eh bien, Dieu fait des choses, celles-ci peuvent être manifestes comme la vision de l’échelle vint révéler la présence de Dieu à Jacob. Elles peuvent aussi bien être voilées comme la même échelle était auparavant voilée à Jacob et il ne savait pas. Voulez-vous alors réaliser la manifestation de la présence de Dieu ? Il faut apprendre à vous tenir à la porte des cieux.

Si vous voulez voir Dieu, le contempler et l’entendre, rien n’est requis si ce n’est se tenir à la porte des cieux. Là, vous serez transporté dans la maison de Dieu. Vous verrez les anges s’activer au salut de l’humanité. Vous saurez que Dieu est là, vous appréhenderez la manifestation de sa présence.
Le principe en œuvre est analogue au décryptage des ondes radio ou TV. Elles sont là, invisibles, il faut se tenir au bon endroit, avoir un récepteur en bon état et régler celui-ci à la bonne fréquence. Ainsi et seulement ainsi on peut parvenir à capter les ondes présentes. De la même manière, les fréquences de Dieu sont là ; votre récepteur est-il réglé à Le capter ?

C’est pour répondre à cette question que David pria : « Sonde-moi, ô Dieu et connais mon cœur ! Eprouve-moi et connais mes préoccupations ! » (Psaume 139 : 23) Nous-y voilà ! La contemplation du vrai Dieu passe par nos préoccupations. Nos pensées. Si elles sont loin de Dieu, l’inéluctable conséquence est que nous ne serons pas à la fréquence de Dieu. Pour pénétrer la pensée profonde de Dieu, il urge de tourner les nôtres vers Dieu et ceci en commençant par vaincre la superficialité de nos préoccupations.

L’homme moderne vit par une superficialité trop déconcertante. Madame White a raison quand elle dit : « Nous sommes trop terre à terre » (Ellen G White, Vers Jésus, p.102) Il n’y a plus d’attachement profond, de recherche profonde de la connaissance de Dieu. Tout n’est que manifestation des désirs vaniteux, superficiels et éphémères. Or, pour connaître Dieu il faut de la profondeur d’esprit. Nos préoccupations ne doivent pas être de simples élucubrations qui sont la fuite du profond.
Ellen G. White fait une analyse importante : « Satan conduit plusieurs à croire que la prière à Dieu est inutile, juste un formalisme. Il sait bien à quel point la prière et la méditation sont nécessaires pour garder ceux qui suivent Christ en éveil pour résister à ses ruses et à ses tromperies. Les astuces de Satan détourneront l’esprit de ces exercices importants, afin que l’âme ne s’appuie pas sur le Tout-Puissant et recevoir de lui la force pour résister aux attaques » (Ellen G. White, Review and Herald Articles, Devotional Volumes, Book I, p.134)

Il apparaît très important que les chrétiens soient connectés à Dieu par la méditation. « les chrétiens seront connectés avec Dieu et intelligents aux choses de Dieu. La vérité et l’amour de Dieu est leur méditation » (Ibid. p.225) Nous pouvons retracer cette discipline de contemplation à l’origine de l’homme : « l’homme fait à l’image de Dieu pouvait contempler et apprécier les glorieuses œuvres de Dieu dans la nature » (Ibid. p.133)

Pour Ellen G. White «la méditation et la prière nous garderaient de nous précipiter sur la voie du danger et nous serions ainsi sauvés de plusieurs défaites. » (Idem., The Desire of Ages, p.126) Elle réaffirme aussi sur le pouvoir de changement qui réside dans la contemplation de Dieu et dit en chœur avec Paul : « contemplant la beauté de son caractère, nous serons changés en la même image de gloire en gloire » (Ibid. p.83)
Dans cette démarche, nous devons comprendre quel est le point même le plus important, le point essentiel de la méditation : Jésus-Christ. Jésus-Christ est le catalyseur de la vie de foi et de toute vie contemplative et de prière. « Il serait bien pour nous de passer une heure de réflexion par jour dans la contemplation de la vie du Christ. Nous devons le faire point par point, et laisser l’imagination saisir chaque scène, spécialement les dernières. Quand nous nous appuyons ainsi sur son grand sacrifice pour nous, notre confiance en Lui sera plus constante, notre amour sera vivifié, et nous serons plus imprégnés de son esprit » (Ibid. p.83) Comprenons d’autre part que « son sacrifice est le centre de notre espérance. Sur lui nous devons fixer notre foi » (Ibid. p.660)

Comprendre le point focal de la méditation qu’est le Christ, c’est comprendre son facteur dominant qu’est l’amour. Pour arriver à une contemplation progressive et meilleure, il faut être dominé et épris d’amour pour celui qu’on contemple. Il faut être passionné de lui et le désirer ardemment.

La passion pour Dieu est ce désir ardent de sa présence, de son amour qui caractérise tous ceux qui s’approchent de lui. C’est ce désir brûlant semblable à la soif qui affaiblit un corps qui se déshydrate et comme une faim insatiable ; cette passion que seule la présence de Dieu peut apaiser, qui se retrouve dans le chant des fils de Qoré.: « Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, O Dieu ! Mon âme a soif de toi, du Dieu vivant : Quand paraîtrai-je devant la face de Dieu ? » (Psaume 42 : 2,3)

Dans toute pratique quotidienne, il serait utile de consacrer des heures à la contemplation du Christ, à tremper de profonds regards dans les évènements, les faits, les paroles provenant de lui. Que nous plongions les yeux dans le salut à travers le sanctuaire, que nous discernions la main de Dieu dans les évènements du monde ou que nous admirions l’Artiste de la nature, le Saint-Esprit nous guidera à garder les yeux fixés sur Christ et à reconnaître que Dieu est amour. Notre faim et notre soif seront alors étanchés par Dieu.

Souvenons-nous toujours : chaque fois que nous serons transportés dans la recherche de Dieu, nous verrons que Dieu est là prêt à bénir. Dieu vit au milieu de nous, nous avons juste à ouvrir les yeux spirituels et contempler qu’il se tient au sommet de l’échelle et ordonne aux anges d’œuvrer à notre salut et à notre bien suprême. Quand nous nous arrêterons et penserons à la présence de Dieu, sachons que nous sommes à la porte des cieux et que le bonheur est juste à côté de nous. Vivons-le.

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