dimanche 5 septembre 2010

LA CONFESSION: AU COEUR DE LA RELATION AVEC DIEU

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La confession est un acte essentiel de la vie chrétienne bien qu’elle reste mal considérée et que sa portée soit souvent mal comprise. Un auteur a fort bien réalisé que la « confession est la clé d’une bonne relation avec Dieu »[1] Pour celui qui s’engage dans la vie de prière, la confession est inévitable, d’où la nécessité de bien la connaître.
Qu’est-ce que la confession ? Quelle est son importance ? A quoi sert-elle réellement ? Dans ce bref article, nous allons essayer de répondre à ces questions et relever quelques faits essentiels concernant cette discipline.
La confession est d’abord un outil de communication. A ce titre elle est le signe d’une bonne relation et surtout d’une marque de confiance. On ne peut en effet confesser qu’à celui qui inspire confiance.
La confession est un sujet récurrent dans la Bible et représente de  ce fait une composante importante de la vie du croyant. Dans l’Ancien Testament, le verbe confesser provient principalement du terme hébreu «yadâ». Le texte de la septante (LXX, traduction grecque de l’AT) emploie en général les verbes « exkagoreuô» et «exkomologéomai » à la place de «yadâ». Dans le Nouveau Testament le terme grec pour « confession » est « homologia» dérivant du verbe « homologeô» . Un bref examen des emplois de ces termes nous permet de comprendre la nature réelle de la confession.

Profession de foi et adoration
La confession s’affirme premièrement comme une profession de foi et un acte d’adoration. Dans le Nouveau Testament, le verbe « homologeô » détermine le fait d’affirmer ou de déclarer publiquement une chose. L’enseignement du NT affirme ainsi que : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut. » (Rom. 10:9,10).
Confesser sert donc à faire allégeance au Christ, reconnaître sa Seigneurie, lui témoigner sa foi, sa fidélité et s’abandonner à lui. Déclarer publiquement sa foi au Christ est un acte qui demande courage et détermination. Du temps de Jésus, et quelques fois aujourd’hui, affirmer son allégeance au Christ n’était pas sans risque. Les juifs, par exemple, menaçaient que « si quelqu’un confessait Jésus comme le Christ, il serait exclu de la synagogue » (Jean 9:22, traduction libre). Suivre le Christ et le professer étaient des actes cruciaux.
Aussi comprend-on le type d’engagement que Jésus demande quand il dit :
Quiconque se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est dans les cieux; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi (Matt. 10 : 32-38).

Retracer une telle notion de profession de foi dans l’AT nous fait découvrir un aspect intéressant de cette discipline. En effet, confesser y a pour synonyme « louer,» « rendre des hommages,» ou « remercier.[2]» Aussi lit-on la confession de Léa à l’occasion de son quatrième enfantement : « Cette fois, je louerai l’Eternel» (Gen 29 :35)[3]. Confesser Dieu équivaut donc à le louer ou lui rendre hommage.

Confession des péchés
La confession des péchés est l’aspect le plus connu de la discipline de la confession. C’est un élément important de la croissance spirituelle : «Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, mais celui qui les confesse et les délaisse obtient miséricorde » (Proverbes 28 : 13). Ellen G. White dit :
Ceux qui ne se sont pas humiliés devant Dieu, reconnaissant leur péché n’ont pas encore rempli la première condition de la réconciliation. Si nous n’avons pas  éprouvé cette tristesse dont on ne se repent jamais, si nous n’avons pas confessé nos péchés d’un cœur contrit et rempli d’horreur à la pensée de nos iniquités, nous n’avons jamais véritablement cherché le pardon. Et si nous ne l’avons jamais fait, nous ne pouvons pas avoir trouvé la paix de Dieu[4]

La confession des péchés permet de trouver la paix ; elle sert à réconcilier deux amis en brouille. La Bible présente la confession des péchés comme prenant plusieurs directions. Elle se dirige d’abord vers Dieu (Ezr 9:5-15; Neh 1:6-7; Ps. 32 :5-6 ; 51 ; Dan. 9:3-12; etc.). Tout acte malveillant, tout péché doit naturellement être confessé à Dieu et il y a des péchés qui doivent exclusivement lui être confessés. La Bible présente aussi l’exemple de confession à un conseiller spirituel (2 Sam 12:13). Cet aspect est très sensible, ayant donné lieu à la dérive de confession auriculaire[5] que l’on constate dans certains cercles religieux.
La confession doit aussi être faite à son prochain quand une faute est commise contre ce dernier (Matt. 18 :15 ; Jac. 5 :16). La démarche de réconciliation entre « frères » exige une culture de vérité et de sincérité par laquelle les péchés sont confessés à nos semblables quand nous les avons blessés. Selon la règle « péché secret traitement secret, et péché public traitement public, » les péchés peuvent aussi être confessés  au corps entier des croyants (1 Cor. 5 :3, ss ; 2Cor. 2 :6) quand la faute est publique.

Au-delà du mouvement transférentiel
La confession des péchés et la profession de notre foi en Jésus ont un trait commun : c’est celui de déclarer que Jésus est le Sauveur dont nous avons besoin. Il est le Messie qui délivre des péchés et offre le salut éternel. Par la confession des péchés nous admettons nos limites et notre incapacité à nous départir de nos iniquités et par la profession de foi, nous reconnaissons que Dieu seul peut nous libérer de ces péchés, ce qui conduit à sa célébration.
Le Christ est donc au centre de la confession. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1Jean 1 : 9, LSG). Cette œuvre de purification qui répond à la confession est garantie par l’événement crucial qu’est la croix.
Cet aspect christocentrique est important en ce qu’il différencie la confession d’un simple exercice de défoulement. Nous ne confessons pas seulement nos péchés pour libérer et soulager notre conscience :
Sans la croix la discipline de la confession ne serait qu’une thérapie psychologique. Mais c’est tellement plus. Elle implique un changement objectif dans notre relation avec Dieu et un changement subjectif en nous. C’est un moyen de guérir et de transformer de l’esprit intérieur.[6]

La confession a ainsi une importance et une fonction plus profondes encore. Elle ne conduit pas seulement à Christ, elle permet aussi de procéder au transfert des natures et de se régénérer spirituellement.
Dans le sanctuaire lévite qui préfigurait le sanctuaire céleste, la confession jouait un rôle important dans les sacrifices pour le pardon des offenses et l’expiation des péchés. Le pécheur, au cours du rituel, posait les mains sur la tête de l’animal à sacrifier et confessait les péchés. Par cet acte transférait les péchés sur la bête (cf. Lév. 1:2-4, 3.1ss, etc.).
De même que les péchés du peuple de Dieu étaient transférés par la foi sur l’animal sacrifié et transférés symboliquement sur le sanctuaire  terrestre, ainsi sous la nouvelle alliance le pécheur repentant confesse ses péchés, ceux-ci étant transférés sur le Christ par la foi[7]
Nous sommes ici en plein cœur du processus de la régénération, du changement de nature. Il n’y a pas seulement transfert, il y a aussi transaction. Par cette transaction, le pécheur abandonne sa nature et adopte ou revêt celle du Christ. La confession est donc au cœur de la nouvelle naissance, de la régénération quotidienne et de la croissance en Christ.



[1] Calvin Miller, Into The Depths of God, (Minneapolis, Minnesota, Bethany House, x ), p. 29.  
[2] Voir “yaÆdaÆh R. Laird Harris, Gleason L. Archer Jr. and Bruce K. Waltke, The Theological Wordbook of the Old Testament (Illinois, Chicago: Moody Press, 1980).
[3] Cf. 2 Samuel 22:50; 1 Rois 8:33; 1 Chron. 16:4, 7-8, 34-35; 23: 27; Esd. 3:11; Neh 11:17; Ps 7:17 ; etc.
[4] Ellen G. White, Vers Jésus, p.38
[5] Confession privée à un religieux
[6] Richard Foster, Eloge de la Discipline, (Deerfield, USA: Vida, 1993), p.229.
[7] James A. Cress, ed., Seventh-day Adventist Believe: An Exposition of the Fundamental Beliefs of the Seventh-day Adventist Church, 2nd ed. (Silver Spring, MD: Ministerial Association General Conference of Seventh-day Adventists 2005), p.355.

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