mardi 19 octobre 2010

LA PRIERE ET L’OBEISSANCE

Dans une société où les individus clament plus haut et plus fort les droits et libertés individuelles, l’on observe parallèlement que l’obéissance devient le mot le plus tabou. Il n’y a qu’à mesurer le nombre de soulèvements populaires, à évaluer le nombre d’opposants et de dissidents aux dirigeants (politiques, sociaux et même religieux), à prendre la mesure de la désobéissance aux lois (aussi bien religieuses que civiles) pour comprendre que nous vivons dans une ère ou pas grand monde n’accepte se soumettre à la volonté de l’autre.
La grande question que nous nous posons dans cet exposé est de savoir quelle doit être l’attitude du chrétien dans un tel environnement ; et plus singulièrement, quel lien existe entre une attitude d’obéissance (ou de désobéissance d’ailleurs) et celui qui prie.

L’humilité : principe fondateur
Le lien immédiat entre la prière et l’obéissance est l’humilité. L’esprit d’humilité qui caractérise celui qui prie est le même que possède celui qui obéit. C’est à ce titre que Dieu élève—donc répond à la prière et bénit—celui qui s’humilie (Prov 15:33; 18:12 ; cf. Prov.16:18). A contrario, celui qui manque d’humilité se trouvera difficilement à prier Dieu et à obéir. Le leurre le plus fréquent dans ce sujet se trouve chez ces personnes qui croient qu’elles peuvent obéir uniquement à Dieu sans se soucier d’obéir aux hommes. Il est tout simplement impossible de se soumettre à Dieu que l’on ne voit pas si l’on n’a pas appris à obéir aux hommes. L’obéissance et la soumission aux humains est la meilleure façon d’apprendre et de démontrer sa soumission à Dieu.
On connaît bien le texte de Paul qui stipule « Rendez à tous ce qui leur est dû: l'impôt à qui vous devez l'impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l'honneur à qui vous devez l'honneur » (Romains 13:7, NEG). Les lignes précédentes précisent :
Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C'est pourquoi celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l'ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. (Romains 13 :1-2)

L’obéissance ou la soumission à l’autorité supérieure est un principe chrétien de bonne place. Elle implique entre autres la soumission aux parents (Ex. 20:12 ; Eph 6:1; Col 3:20; 1 Tim 5:4; 2 Tim 3:2), aux autorités civiles ou politiques (1Pi.2:13 ; Tite 3:1) et aux autorités religieuses (1Thess 5:12-13 ; Héb. 13:17 ; 1Pi 5:5). La seule restriction à la soumission et l’obéissance aux humains est quand la désobéissance à Dieu est exigée (Actes 4:19; 5:29).
L’éthique d’obéissance aussi bien à Dieu qu’aux hommes est calquée sur le modèle de Jésus. Il a obéi et nous propose son modèle comme l’exemple à suivre (Phil 2.5-9; Héb 5:8, cf. Mt 26:39,42 ; Mt 14:36 ; Luc 22:42). Tout chrétien soucieux d’obéir à Dieu doit marcher sur les pas de son Maître et apprendre l’obéissance. Celle-ci passe par l’humilité et la compréhension que nous ne sommes pas les souverains régents du monde et que ce n’est pas toujours notre volonté qui doit être faite.
L’obéissance et la prière
La prière a-t-elle à voir avec l’obéissance ? La réponse biblique à cette question est positive. Dans sa prière modèle, Jésus a dit « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt. 6:10), montrant que l’attente de celui qui prie passe par la soumission à la volonté de Dieu. C’est ici le prolongement de la question de l’humilité ; celle-ci doit être intégrée dans la vie de prière.
La soumission dans le domaine de la prière implique aussi l’obéissance aux directives de Dieu par celui qui prie : « Si quelqu'un détourne l'oreille pour ne pas écouter la loi, Sa prière même est une abomination » (Proverbes 28:9).
Jacques met très bien en relation la question de l’obéissance (ou de la désobéissance qu’il décrit comme l’amitié du monde), de l’humilité et de la prière. Il démontre que celui s’humilie et se soumet à Dieu en rejetant les passions du monde sera élevé par Dieu ; ce qui en parallèle veut dire qu’il sera exaucé dans sa prière :
Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions. Adultères que vous êtes! Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu.  Croyez-vous que l'Écriture parle en vain ? C'est avec jalousie que Dieu chérit l'Esprit qu'il a fait habiter en nous.  Il accorde, au contraire, une grâce plus excellente, c'est pourquoi l'Écriture dit: Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes irrésolus.  Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse.  Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera. (Jac. 4:3-10)
On trouve le même écho de ce rapport entre la prière, l’humilité et l’obéissance chez Pierre qui dit : « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps convenable; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1Pi.5 :6-7) ; texte qui précède l’invitation aux jeunes à être soumis aux anciens (v.5).
Après ce bref survol, l’on peut très bien conclure que l’obéissance doit être intégrée dans le comportement chrétien en général, et dans l’attitude de celui qui prie en particulier. Cette obéissance signifie se soumettre à Dieu, obéir à sa loi et ses directives, et obéir aux autorités qu’il a instituées. C’est alors que lui-même honorera celui qui agit de la sorte. 

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